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26 janvier 2013

"Du côté de ma parole ou je ne me connais pas encore", Henri Meschonnic

meshonnic4                                                                                              « J'étais la voix des autres / j'admirais l'aridité / qui montrait ses fleurs rouges. / L'araignée des proverbes / marchait quarante années / derrière un fourneau. / Maintenant une parole me détruit pour naître / et transporte de moi ce qui de moi peut passer / du côté de ma parole / où je ne me connais pas encore. / J'ai toujours été de l'autre côté / un de l'autre côté. / Chaque mot déchire une peur / ce changement est ma voix / je me détourne je célèbre mon détour. / Maintenant toutes mes paroles / sont ensemble mon exil et mon pays / je passerai ma vie à ressembler à ma voix.»

 

         " L'écriture, si elle est vraiment écriture, transforme. La poésie ne célèbre pas, elle transforme. Elle est un mode d'intervention. Non sur les choses, mais sur le sentiment des choses. C'est du sens de la vie qu'il s'agit avec le sens de ce qu'on dit, ou alors on parle pour ne rien dire.

 

Si penser n'est pas intervenir, à quoi sert de penser ? Et le poème est bien un mode de pensée. Son rapport physique à la voix en fait une physique de la pensée."

"Il s’agit de montrer que la poésie, contrairement à l’idée reçue qu’elle n’intéresse que les poètes ou très peu de lecteurs, concerne chacun, même s’il ne le sait pas, parce qu’elle met en jeu tout ce qu’on fait et tout ce qu’on sait du langage, donc tout ce que la société fait de chacun de nous, et que chacun fait des autres. Et il faut voir comment."

(Célébration de la poésie, Verdier)


__thienbao 

"...Mais le poème, tel que je l’entends, transformation d’une forme de vie par une forme de langage et d’une forme de langage par une forme de vie, partage avec la réflexion le même inconnu, le même risque et le même plaisir, le même pied de nez aux idées reçues du contemporain. Puisqu’on n’écrit ni pour plaire ni pour déplaire, mais pour vivre et transformer la vie".

(Éthique et politique du traduire, Verdier)                                   demain_dessus_demain_dessous

    Sa poésie émerge accablante et nue, mais non tue, dans un monde souvent désert de poèmes actuels, où "il y a trop de poésie, pas assez de poèmes" du moins ceux qui n'ont point d'existence vitale et urgente.
Lui il se tient dans la sincérité du mot, loin des bruits. Lui sait entendre ce que l'on ne veut pas entendre, entendre ce qui ne fait pas de bruit et "... le sang ne fait pas de bruit / l’oiseau mort / ne fait pas de bruit...la mort / ne fait pas de bruit ".

Ce sont pour lui tous les mensonges, tous les "mentir sur mentir" qui font le vacarme des désastres.

"C’est de loin quand des mots tremblent /que je vois /les yeux fermés /que je sens /le sens passer /et je sais je sais j’entends /des cris qui ne sont pas sortis /et qui viennent /viennent /en silence". Et Henri Meschonnic "parle pour répondre / à tous ces silences", pour faire sens, "Puisqu’on n’écrit ni pour plaire ni pour déplaire, mais pour vivre et transformer la vie."

Poèmes et réflexions de Henri Meschonnic.
Merci au site espritsnomades.com

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