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26 mars 2009

Isadora Duncan libère la danse libre

Chorégraphe et danseuse adulée dans le monde entier, Isadora Duncan (San Francisco 1877-Nice 1927) est l'une des grandes pionnières de la danse moderne. Elle fut la première à libérer le corps des danseuses en rejetant pointes et tutus, la première à improviser et à danser jambes nues, imposant ainsi une nouvelle perception du corps et inventant un langage chorégraphique. Toute sa vie fut un combat pour la liberté, la sienne, mais aussi celle des autres. Ses choix de vie audacieux, son destin romanesque et tragique, et son expression artistique révolutionnaire, ont nourri le mythe d'Isadora, première grande star moderne. Isadora Duncan révolutionna la pratique de la danse par un retour au modèle des figures antiques grecques. Sa grande liberté d'expression privilégie la spontanéité et le naturel, elle jette les premières bases de la danse moderne européenne, qui donne naissance à la danse contemporaine. Influencée par son frère Raymond Duncan, elle marque un retour à l'hellénisme et le culte du corps, elle redonne toute sa place à la beauté, à l'harmonie du corps, ainsi elle danse vétue de voiles. _isa2 Isadora Duncan naquit au numéro 55 Geary Street à San Francisco, benjamine d'une famille de 4 enfants.Son père est le banquier Charles Duncan.Mary Dora Gray, sa mère est la benjamine de Thomas Gray, un sénateur californien. Peu après la naissance d'Isadora, son père perdit sa banque et tomba publiquement en disgrâce. Ses parents divorcentt en 1880 et Dora déménage avec ses enfants à Oakland où elle travaille comme pianiste et professeur de musique. Isadora abandonne rapidement l'ecole.Son caractère indépendant supporte mal le système scolaire. D'autre part, sa famille étant pauvre, elle et sa sœur se mirent rapidement à donner des cours de danse aux enfants du quartier. En 1895, elle intègre la compagnie de théâtre Augustin Daly à New York mais fut rapidement déçue . En 1899, elle décide d'aller à Londres puis, un an plus tard, à Paris. Là, en deux ans, elle obtint le succès et la notoriété. L'effervescence de la vie de bohème de Montparnasse ne lui convenait pas. En 1909, elle déménage dans deux grands appartements 5 rue Danton où le rez-de-chaussée lui servait d'appartement tandis que le premier étage faisait office d'école de danse. Pieds nus, vêtue d'écharpes bariolées et de fausses tuniques grecques, elle crée un style primitif basé sur l'improvisation chorégraphique pour aller à l'encontre des styles rigides de l'époque. Elle s' inspire de la mythologie grecque et rejete les pas de ballet traditionnels pour mettre en valeur l'improvisation, l'émotion et la forme humaine. Pour Isadora,le ballet classique, avec ses règles strictes et ses codifications est « laid et contre nature ». Un nombre important de personnes se rallièrent à sa philosophie, ce qui lui permit d'ouvrir une école et d'y enseigner. Elle devint si connue qu'elle inspira de nombreux artistes et auteurs (sculptures, bijoux, poésies, romans, photographies, aquarelles, peintures etc); par exemple le personnage d'Élise Angel du roman de John Cowper Powys "After my fashion", danseuse librement inspirée d'Isadora Duncan et qui dans le roman représente l'amante (libre) du héros principal. Lorsque le théâtre des Champs-Élysées fut construit en 1913, son portrait fut gravé par Antoine Bourdelle dans les bas-reliefs situés au-dessus de l'entrée, et peint par Maurice Denis sur la fresque murale de l'auditorium représentant les neufs muses. En 1922, afin de montrer son adhésion à l'expérience sociale et politique de la nouvelle Union soviétique, elle décide de s'installer à Moscou. Son personnage sort totalement du cadre de plus en plus austère imposé par le nouveau régime des Soviets après la révolution, mais sa notoriété internationale apporte une attention plus que bienvenue sur le ferment culturel et artistique du nouveau régime. L'incapacité du gouvernement russe à soutenir ses propositions extravagantes combiné aux conditions de vie difficiles du pays l'amenent à retourner à l'Ouest en 1924. Toute sa carrière durant, Isadora Duncan détesta les aspects commerciaux des performances publiques ; elle voyait les tournées, les contrats, et autres aspects pratiques de son métier comme autant de distractions de sa vraie mission : la création de la beauté et l'éducation des jeunes. Pédagogue extrêmement douée bien que totalement non conventionnelle, elle fut la fondatrice de trois écoles entièrement dédiées à la transmission de sa philosophie à des groupes de jeunes filles (sa tentative d'y inclure des garçons se révéla un véritable échec). La première à Grunewald, en Allemagne, donna naissance à son groupe le plus célèbre d'élèves : les Isadorables, qui prirent son nom et dansèrent avec elle, mais aussi de façon tout à fait indépendante. La deuxième école eut une courte existence avant la Première Guerre mondiale, dans un château situé en dehors de Paris qu'elle transforme en hopital pendant la guerre.La troisième école fit partie des tumultueuses expériences menées par Isadora à Moscou pendant la Révolution russe. isadora_duncan1 L'enseignement l'épanouit mais elle est souvent en tournée. Sa sœur Elizabeth prenait en charge l'école allemande et l'adapta à la philosophie germanique. Les Isadorables furent imprégnées de l'énergie d'Isadora mais s'opposèrent à elle par leur volonté de danser dans un but commercial. L'une d'entre elles, Lisa Duncan, était constamment punie pour avoir dansé dans des boîtes de nuit. La plus célèbre, Irma Duncan, resta en Union soviétique après le départ d'Isadora et s'occupa de faire marcher l'école de Moscou, provoquant souvent l'ire d'Isadora en autorisant les élèves à se produire de façon trop commerciale à son goût. Sa vie privée, tout comme sa vie professionnelle, fait fi des mœurs et règles traditionnelles. Elle épouse un poète russe plus jeune de 18 ans, Sergueï Essenine, en 1922. Essenine l'accompagne lors d'une tournée en Europe mais ses tendances alcooliques et les accès de rage qui s'en suivent engendrent une publicité tapageuse autour du couple. L'année suivante, il quitte Isadora et retourne à Moscou où il est rapidement victime d'une dépression nerveuse et placé dans une institution spécialisée. Une fois sorti de l'hôpital, il se suicide le 28 décembre 1925, à l'âge de 30 ans. Isadora eut deux enfants, tous deux hors mariage : Deirdre, née le 24 septembre 1906, avec le décorateur de théâtre Gordon Craig, et Patrick, né le 1er mai 1910, avec Paris Singer, l'un des nombreux enfants du fabricant de machines à coudre Isaac Singer. Le 19 avril 1913, ses enfants meurent noyés dans la Seine. L'année suivante, Isadora Duncan se retire quatre mois à Deauville, à l'hôtel Normandy, puis loue la villa « Black and White » et va ensuite à Corfou en convalescence avec son frère et sa sœur. Puis elle passe plusieurs semaines dans un complexe au bord de la mer à Viareggio, en compagnie de l'actrice Eleonora Duse. Le fait que Duse sortait tout juste d'une relation lesbienne avec la jeune rebelle féministe Lina Poletti alimente les spéculations quant à la nature de la relation qui unissait Isadora à Duse. Lors de sa dernière tournée aux États-Unis en 1922-1923, elle agite une écharpe rouge qu'elle porte sur sa poitrine en proclamant : « Ceci est rouge ! Je le suis aussi ! ». Isadora était bisexuelle, ce qui n'était pas chose inhabituelle dans les cercles hollywoodiens de cette époque. Elle eut d'ailleurs une longue histoire très passionnée avec la poétesse Mercedes de Acosta et était aussi probablement engagée dans une relation amoureuse avec l'auteur Natalie Barney. Isadora_Duncan0 Dans My Life (New York, 1927), Isadora Duncan raconte entre autres sa très brève rencontre en septembre 1918 avec l'aviateur Roland Garros en ces termes : « Tous les matins, à cinq heures, nous étions réveillés par le brutal boum de la Grosse Bertha, prélude à un jour sinistre qui nous apportait de nombreuses nouvelles terribles du Front. La mort, les flots de sang, la boucherie emplissaient ces heures misérables, et, à la nuit, c’étaient les sirènes annonçant les raids aériens. Un merveilleux souvenir de cette époque est ma rencontre avec le fameux "As" Garros dans le salon d’une amie, lorsqu’il se mit au piano pour jouer du Chopin et que je dansai. Il me ramena à pied de Passy à mon hôtel du Quai d’Orsay. Il y eut un raid aérien, que nous regardâmes en spectateurs, et pendant lequel je dansai pour lui sur la place de la Concorde - Lui, assis sur la margelle d’une fontaine, m’applaudissait, ses yeux noirs mélancoliques brillant du feu des fusées qui tombaient et explosaient non loin de nous. Il me dit cette nuit qu’il ne pensait à et ne souhaitait que la mort. Peu après, l’Ange des Héros l’a saisi et l’a transporté ailleurs ». Roland Garros devait en effet trouver la mort à l'issue d'un combat aérien quelques jours plus tard, le 5 octobre 1918. Isadora Duncan est l'une des premières à réagir par rapport au corps contraint par le tutu ou par les pointes. Elle danse nus pieds, voire radicalement nue, et à l'extérieur. Elle est également l'une des premières à s'affranchir de la musique et à trouver sa propre musicalité interne. Beaucoup d'autres danseurs cherchent et trouvent de nouveaux langages (danse libre) avec l'aide de théoriciens de la danse et de la musique. Les codes de la danse classique sont décortiqués et chacun se cherche un style et un langage propre qui est à l'origine d'un renouveau dans la danse.
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