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28 septembre 2009

Manset

manset

 

 

 "Un jour, j'ai écrit un bout de texte, sans penser que cela puisse faire l'objet d'une chanson. Je l'ai plaqué sur un accord. Un seul ! Et j'ai laissé le texte venir. C'est devenu Animal on est mal , qui est peut-être une réaction à ce qu'était la chanson à l'époque. Un ami directeur artistique s'est montré intéressé par le truc, a voulu le produire... mais il est parti en Amérique, et ça n'a pas pu se faire. Mais il m'avait foutu l'idée en tête ! Par la force des choses, je me suis débrouillé pour enregistrer et produire les titres d'un premier 45 tours : Animal , La femme-fusée et deux autres encore."

Pathé Marconi sort le titre en mai 68, au coeur du mouvement protestataire. Dans ces circonstances peu favorables, le nombre d'exemplaires vendus est minime. Pourtant son passage radio (en boucle pour cause de grève radiophonique) permet à certains de repérer ce nouveau talent.

Quelques mois plus tard sort, sous le même titre, un premier album. Certains ont pu y déceler un parfum de   recherche mystique (de Je suis Dieu à On ne tue pas son prochain). Le disque obtient un succès d'estime.

Deux ans plus tard, La Mort d'Orion, un oratorio rock-symphonique aux arrangements élaborés révèle l'originalité de Gérard Manset. Les parties de cordes très développées confèrent à l'enregistrement un certain lyrisme. Vendu (à l'époque) à 20 000 exemplaires, tirage remarquable pour un album de ce genre, c'est l'un des premiers albums-concepts français à l'instar des anglo-saxons Pink Floyd ou Beatles.

En 1972, sa nouvelle production qui porte le titre Manset (avec au verso de la pochette la mention « Gérard ») va être à l'origine du « mythe Manset ». Surnommé le plus souvent Long long chemin ou l'album blanc, (en référence aux Beatles,  ) on y trouve de longues plages aériennes, toutes reliées entre elles : L'Oiseau de ParadisDonne-moi et Jeanne, par exemple, qui forment la face 2 de ce 33 tours jamais réédité en CD à ce jour.

À cette époque, Manset est un des rares auteurs-compositeurs-producteurs à posséder son propre studio d'enregistrement. Il y produira de nombreux artistes, dont William Sheller (Couleurs) ou Ange (Tout feu, tout flamme).

Le titre Il voyage en solitaire, en 1975, marque un tournant dans cette œuvre naissante, déjà riche et variée. Ce 45 tours est un tube et se vend à presque 300 000 exemplaires.Ce succès dérange l'artiste qui ne voit pas sa médiatisation d'un bon œil. En réaction, il enregistre en 1976 Rien à raconter, un album sombre contenant d'admirables morceaux, comme Les vases bleu(e)s.

Ce virage prend l'allure d'une rupture avec, en 1978, l'album très électrique intitulé 2870. La pochette est réalisée par Hipgnosis, la célèbre agence de design qui a signé de nombreuses pochettes dont les Pink Floyd. Il faut ouvrir un écrin de trois pochettes imbriquées pour découvrir le disque.

 Dès lors, inspiré par ses voyages en Asie et en Amérique latine l'artiste diversifie ses expressions artistiques : le dessin, la peinture (sa première voie puisqu'il a fréquenté les Arts Déco et exposé ses toiles en 1966), la photographie et la littérature sous forme de carnets de voyages et romans.   Lors de ses escales à Paris, il enregistre ses albums : Royaume de Siam sort en 1979L'atelier du crabe qui contient le mini tube Marin'bar (titre que Manset considérera comme trop commercial par la suite et dont il ne permettra la réédition en CD qu'en 1999) et Le train du soir à moins d'un an l'un de l'autre, en 1981, puis Comme un guerrier en 1982Cette même année, il expose de nouvelles toiles - pour la première fois depuis 16 ans - à la Maison de la Culture de Bourges, puis trois ans plus tard à la galerie Étienne de Causans à Paris.  1984, marque une nouvelle évolution musicale car il lui faut se passer de violons dans les arrangements. La place du violon dans sa musique, plutôt rock, est comme sa marque de fabrique. Tantôt plaintifs et lancinants, tantôt nappes sonores planantes, les violons confèrent à ses titres une dimension caractéristique de Manset. Il en va de même pour sa voix, que certains trouvent irritante, que la réverbération, le re-recording et autres effets sonores rendent unique et flamboyante. Lumières (1984) et Prisonnier de l'Inutile (1985) sont issus de ces séances d'enregistrement.
À l'origine les deux albums ne devaient n'en faire qu'un (double) qui devait s'appeler Ténèbres et Lumières. La nostalgie de l'enfance, la solitude, la mélancolie forment en grande partie la thématique de ces deux opus.  Exposant ses peintures en 1985, puis ses photos au printemps 1986, il prend ses distances avec sa production musicale, affirmant même vouloir « être classé au rang des cadavres », et publie en 1987 son premier roman Royaume de Siam puis dans la foulée un livre carnet de voyages Chambres d'Asie.
Ces deux recueils révèlent une esthétique du voyage, un regard singulier, et parfois troublant dans Royaume de Siam, sur l'exotisme et l'enfance qui ne peuvent qu'évoquer Paul GauguinEn 1988, il décide de retirer du commerce ses 33 tours, qu'il souhaite remplacer par des CD. C'est l'occasion pour lui de rentrer à nouveau en studio. Il se lance dans le remixage numérique de son œuvre. Il ne "sauve" que 5 CD compilations ou albums, sans La Mort d'Orion qui ne sort qu'en1996Gérard Manset sort un nouvel album Matrice en 1989, œuvre résolument rock, réaliste et plus noire que jamais, « D'une époque à vomir, l'histoire dira ce qu'il faut retenir… ». Les critiques sont élogieuses et le public suit. Matrice a été considéré comme l'un des meilleurs albums français de la décennie. Plus de cent mille exemplaires sont vendus. Manset récidive dix-huit mois plus tard en publiant Revivre. La pochette sobre tranche avec les thèmes abordés : les tropiques, les Indiens, l'Amazonie, etc. En 1994, il publie un nouveau récit intitulé Wisut KasatEn 1994 sort La vallée de la Paix, son quinzième album. La pochette quasi psychédélique est très colorée. Manset développe ses thèmes favoris et continue à ciseler des textes comme Paradis, le simple, extrait de l'album. Néanmoins, il le revendique comme un album positif, en cherchant à se défaire de l'image triste qui lui colle à la peau. En 1996 l'hommage de ses pairs sort enfin. Route Manset disque attendu depuis plusieurs années est enfin dans les bacs. Le projet mené à terme grâce à l'acharnement d'Yves Bigot bénéficie d'un somptueux dessin d'Enki Bilal tous les deux fans de l'auteur. En 1998 paraît un nouvel album intitulé Jadis et naguèreComme le buvard boit l'encre est le simple qui a été extrait de l'album. Pour la promotion, Manset se contente d'accorder des entretiens à la presse écrite. Il ne fait plus de télé depuis longtemps et encore moins de scène. Il déclare à ce sujet : « Je trouve impudique, ridicule de chanter face à un public ». L'année suivante, il supervise la sortie de quatre doubles CD de rééditions : l'un contenant Bergère qui devait initialement figurer sur l'album MatricePavillon sous la neige sur Comme un guerrier et - plus mineur - Artificiers du décadent sur Jadis et Naguère ainsi qu'un « Best of » sur lequel on trouve notamment le titre Marin'bar

 

Du 15 février au 4 mars 2000, la galerie >auteurs a accueilli l'exposition photos La vallée de la paix. Le livre 72 heures à Angkor paraît en mai 2000 aux éditions Les Belles Lettres, suivi d'une nouvelle exposition de photographies : Gérard Manset, De Siem Reap à KhajurahoCes dernières années ont vu ressurgir l'auteur-compositeur, voire le producteur. Après sa contribution à l'album À la légère de Jane Birkin où il signe deux titres : Voyage au bout de la nuit et Et si tout était faux, composé une chanson pour l'album d'Indochine ParadizeLa nuit des fées, il a participé au premier disque de Raphaël (Hôtel de l'Univers) à qui il a écrit Être Rimbaud et le texte de La mémoire des jours pour son second album La Réalité. À la même époque, il a donné Je jouais sous un banc à Juliette Gréco et le titre de son album Aimez-vous les uns les autres ou bien disparaissez, extrait de cette chanson. Mars 2004, le nouvel album s'intitule Le langage oublié, son premier album enregistré entièrement en numérique, qui devait faire partie d'un projet plus vaste comprenant un livre homonyme et un second CD. Lors de la promotion, toujours minimale, l'homme a laissé échapper deux pistes : la scène, comme une possibilité future et l'envie de réaliser plus souvent des albums. Dans une interview, Gérard Manset avoue lui-même se considérer comme un « être de refus et d'échec ». Dernièrement, il a participé au troisième album de RaphaëlCaravane, sorti en mars 2005, en écrivant le texte Peut-être a-t-il rêvéEn avril 2006, il sort un nouvel album intitulé Obok, composé de neuf chansons « écrites pour la scène ». Il co-signe avec Raphaël la chanson Comme l'eau se souvient, pour Florent Pagny (Abracadabra). Pour la première fois depuis des années, il accepte qu'on publie une photo de lui en pleine page dans Paris-Match, et annonce qu'il entre en répétition pour un possible tour de chant en 2007. En 2008, il participe à l'écriture de trois titres sur l'album Bleu pétrole d'Alain Bashung, qui reprend en outre Il voyage en solitaire en final de l'album. Parmi ces titres figure la chanson au long cours Comme un lego que Manset chante à son tour quelques mois plus tard sur son album Manitoba ne répond plus, sorti en septembre.  

 

manset76

 

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