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23 juillet 2010

Et Michel Redolfi inventa la Musique Subaquatique..

 À l'issue d’études musicales classiques, Michel Redolfi né en 1951 à Marseille, se spécialise dans la création électroacoustique et participe activement à la fondation du Groupe de Musique Expérimentale de Marseille  , en 1969.

A partir de 1973, il développe sa carrière aux États-Unis dans les studios de l’Université du Wisconsin, au California Institute of the Arts et surtout comme chercheur à l'Université de Californie à San Diego‎, où il réside jusqu’en 1984 avant de diriger le CIRM et le Festival Manca à Nice.  

Durant sa période américaine, Michel Redolfi fonde le concept des musiques subaquatiques, un projet innovant dont les recherches seront soutenues par l’Université de Californie et le Ministère de la Culture.

Diffusées par des équipements submergés en pleine mer ou en piscine, ses musiques spécifiquement créées pour le médium liquide invitent le public à flotter ou s’immerger au cœur du son : Sonic Waters, premier concert subaquatique en 1981, dans la Baie de San Diego et au Festival de La Rochelle.

L’opéra subaquatique Crys allis en 1992 consacre internationalement le genre (soprano Yumi Nara). En 25 ans de représentations et installations, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont vécu l’expérience d’une nouvelle écoute, ludique et futuriste, en Europe, aux États-Unis et en Australie (Brisbane et Festival de Sydney, 1998).

  L’intérêt de Michel Redolfi pour la musique contemporaine hors les murs et pour de larges audiences le destine à la conception sonore pour des espaces publics : Parcours et identité sonore pour le Centre de la Mer Nausicaä (évolutif depuis 1991), le Parc de La Villette et la Cité des Sciences et de l'Industrie, la Fondation Maeght, le Parc de la Mer Marineland, l’Exposition Universelle de Séville, Lille 2004.

Son studio Audionaute doté d’une équipe pluridisciplinaire conçoit la « Cité du Son » dans le Cher au début des années 2000. En 2006, le design musical du tramway de Nice lui est confié.  Son itinéraire « multipistes » se recentre régulièrement sur une intense pratique des musiques concrètes et électroniques, œuvres de concert en forme de spectacle de sons spatialisés, faisant fréquemment appel à une dimension multimédia : Trente pièces dont Pacific Tubular Waves, Desert Tracks, Sonic Waters 2, Jazz d'après Matisse, Appel d'Air, Jungles, Mata-Pau, Songes Drôlatiques, Carnets du Kerala, L’Ombre de la Méduse, Vox in Vitro.

 

 

Chronique de Vox in Vitro:

    "C'est en faisant ce genre d'expérience que l'on ressent toute la magie de la musique concrète : lorsque le son d'une plume qui gratte le papier vous déchire le tympan, transperce tout votre être, et vous emporte ; ou bien lorsque les bip-bip d'un clavier téléphonique deviennent les prémices d'un rituel de transe où la voix d'un récitant vous chuchote au creux de l'oreille des secrets sur la musique des anges ; quand mille spectres s'approchent de vous : chuchotis, petites plaintes infra-humaines, notes tenues de sopranos, pépiements, ou chuintement d'un "chuuut" de longue durée qui, lorsqu'il cesse, voit le monde s'écrouler.

CDVitroRedolfi

Cette science de la proximité sonore, cette fluidité incroyable dans l'enchaînement des ambiances, cette cohérence... Michel Redolfi les tire sans aucun doute de son passé de compositeur de musiques subaquatiques. Oui, vous avez bien lu : des musiques faites pour être perçues sous l'eau, là où les sons se déplacent par des ondulations qui vous entourent d'une manière physique, palpable. Cette impression, Redolfi réussit à la procurer également "en plein air" : la sensualité enivrante de cette musique nous enserre comme un cocon, c'est assez ahurissant.

 

Pour tout dire, "Vox in vitro" fut conçu pour être écouté au sein d'un dispositif sonore dans lequel les auditeurs, plongés dans le noir absolu, étaient menés jusqu'à leur place par des non-voyants. Incapables de percevoir les multiples sources du son (parfois des enceintes situées carrément entre les sièges), complètement aveugles, ils devaient laisser toute liberté à leur imagination, abandonnée aux sorcelleries électro-acoustiques. Cet "opéra noir" fut composé en hommage à la cantatrice franco-américaine Susan Belling, dont la voix servit encore peu de temps avant sa mort les expériences subaquatiques de Michel Redolfi. "Vox in vitro" lui laisse une place (par le biais d'échantillons collectés post mortem) d'abord discrète, puis de plus en plus large, à mesure qu'un environnement sonore de plus en plus éthéré lui fait place, et finit par se dissoudre en elle. On passe ainsi d'une dominante sépulcrale à une dominante cristalline, dans une progression en elle-même fascinante. D'autre part, ce cérémonial, qui s'apparente aussi à un requiem ultra-sensoriel, est scandé dans ses évolutions par la poésie de Homero Arridjis sur la thématique des anges (pour évoquer la cantatrice), à laquelle la voix de l'acteur Michael Lonsdale, mixée et filtrée pour résonner à l'intérieur de notre tympan, donne la couleur d'un rituel à la fois intime et sacralisé. "Au dernier étage d'un très haut édifice, deux anges dormaient. L'un rêvait qu'il veillait sur le sommeil de son compagnon ; l'autre, en songe, inventait des mondes sans le savoir." A écouter dans l'obscurité d'une nuit d'encre..."

(Article du Webzine Guts of Darkness nov  2005. Merci)

 

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