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25 novembre 2013

Mario Mercier "L’Amour est une extase violente.."

  Aujourd’hui, l’intellect, cet instrument qui devrait être au service de l’expression spirituelle, s’est réduit à un cerveau qui ne fonctionne qu’en circuit fermé. C’est pour cela que la poésie – j’entends la poésie du cœur - n’a malheureusement plus tellement droit de cité dans ce monde. Elle ne correspond plus à la froideur de ces cerveaux dont les spéculations stériles nous maintiennent à la lisière de notre dimension.

La poésie du cœur nous rend omniprésents en libérant par le pouvoir du verbe notre identité réelle. Elle fait de nous les témoins et les révélateurs magiques du mystère de l’univers. Bientôt, cependant, cette poésie retrouvera sa place originelle, non pas en tant qu’art d’élite, mais en tant que porte-parole de l’émotion profonde qui réconciliera l’homme avec le Verbe. Cette poésie rendra l’homme magique dans son quotidien – car il faut que l’homme retrouve à travers l’acte, la parole et le silence, tout un naturel du vivre.

C’est à travers cet art du vivre exprimé par le geste, la parole et le silence, que la poésie sera rendue vivante. Cette poésie, qui est le possible de l’amour, instaurera sa réalité brûlante dans le cœur, car l’homme ne doit pas oublier qu’il est la clef vivant de l’amour ; mais qu’étant la clef il lui faut trouver la serrure.

Or l’Amour est une extase violente qui perd sa force originelle dès qu’elle passe par la matière. Ainsi, l’homme doit-il franchir l’écran illusoire de cette matière, pour retrouver le réel des choses en d’autres dimensions.

Le poète est aussi celui qui sait être en accord avec le monde. Cet accord ne s’obtient que si l’on a une pensée juste dans la pensée Universelle, c’est-à-dire si l’on sait se placer dans les rythmes du monde. Par exemple, si ma pensée n’entre pas en harmonie avec le rythme des vagues, je ne serai pas en accord avec le pouvoir des puissances de la mer.

Inversement, si je ne veux pas entrer en résonance avec les dysharmonies créées par les excès de la nature, c’est dans mon rythme intérieur que je dois trouver mon accord : rythme acquis au prix d’un progressif et continu travail sur soi-même. Telle est la tâche du poète. Ainsi, il est des moments privilégiés ou l’Ame, l’Esprit et le Corps sont en accord avec eux-mêmes et le milieu ambiant.

Ces moments proviennent peut-être d’un judicieux croisement d’ombre et de lumière, moments d’or et d’argent où toutes les forces de l’être sont rendues disponibles. Ces moments s’irradient peut-être de la terre, touchant quelque chose dans le soi profond. Ils ouvrent des canaux de couleur dans le temps. Ce sont des croisements de coloration bleutée, des enchevêtrements de gris chaud et d’autres couleurs que l’esprit appréhende mais n’arrive pas à saisir.

C’est l’unité des choses, le temps du bonheur immédiat. C’est à ce moment-là que le moindre insecte, le moindre brin d’herbe, le moindre coin d’ombre projeté par un gravier sur le sol semblent nous concerner. Il y a beaucoup de nous dans ces choses-là et beaucoup de ces choses-là en nous. Nous devenons le carrefour des mondes où tous les vents de la pensée se rejoignent et se nouent en un seul nœud éphémère mais combien étincelant que je nommerai l’instant immédiat. Cet instant est comme un joyau pour l’Esprit brillant d’une indicible vérité.

La véritable poésie puise la magie de son expression dans l’inattendu et dans l’insondable réservoir de la vision. Elle peut être médecine quand elle procède de l’incarnation, car elle a ce pouvoir de soigner l’esprit malade et d’amplifier le corps vital de l’homme. Elle remagnifie le cœur et permet de goûter à la succulence de l’être profond.

Ainsi, tout poète digne de ce nom est « chaman », riche de la quintessence du visible et entrebâillements de l’invisible. Il puise sa médecine dans cet état d’émerveillement et de volupté qu’il découvre en toutes choses et qui lui permet d’accéder au plus haut de sa flamme. Le travail du poète est d’annuler ce conflit entre le rêve et la réalité. C’est une vocation de Veilleur et d’Eveilleur.

Mario MERCIER « Manifeste du Nouveau Chamanisme »  

 

 

 

La Beauté

Je marche vers la beauté comme dans un rêve qui n’a jamais cessé. Je marche vers elle comme un pèlerin enivré par son parfum. Et j’ai mis pour l’approcher les souliers bleus et rouges du cœur. Je marche vers elle comme un homme qui a retrouvé le goût des eaux sacrées. Elle est de feu tissée Elle est d’oiseaux striée Elle a une robe de lave On ne peut cesser de l’aimer

Elle se tient dans l’essence même de la vie Elle en est sa moëlle Sa musique Son ivresse La graine de ses caresses Elle a la puissance et le ruissellement d’une coulée de lions Elle brille dans ma pensée comme un lac de citrons Elle est le sel de toutes choses Le sucre de tous les instants Elle est un vin de soleils dont une seule goutte peut éblouir ceux qui veulent la boire On me dit : décris-la mieux cette beauté toi qui oses en parler

En vérité il m’est difficile d’en dire plus que ce que les mots ne peuvent en dire Mais si vous voulez que je la célèbre par quelques nouvelles idées alors je pourrai en dire : On la trouve là où on veut la trouver De l’approcher ne nous fait jamais reculer Elle s’envole dès qu’on veut la toucher Et s’il vous en faut plus j’ajouterai : Elle est comme la pépite musicale d’un chant de rossignol Elle est comme une fleur amoureuse de sa couleur ou comme une couleur éprise de la douceur d’une fleur

A côté d’elle les étoiles ne sont plus les étoiles et le cristal oublie sa transparence Elle est le souffle qui précède la parole Elle est la lumière qui succède au sourire Elle est ce qui se tient par-delà la mort On me dit encore : décris-la plus toi qui a pris le risque de la louer Risque merveilleux en somme qui pour elle me pousse à me dilater comme un Dieu En vérité je dois m’investir tout entier en elle si je veux de sa lumière témoigner Et ce que je peux dire d’elle ne fera que révéler l’écume de son intensité

Et plus je veux la chanter plus la chaleur de son image m’est éloignée On me dit encore : décris-la mieux décris-la plus toi qui te dis poète En vérité je perds l’honneur d’être poète lorsque je veux en parler Et il faudrait qu’en moi toutes les beautés puissent se concilier Et il faudrait aussi que je vive de très longues années Pour la sertir des mots d’or et de diamants dignes de l’effleurer

Mais puisque vous insistez je ne peux qu’ajouter : Elle est le cri de vie de tous nos enfants à travers notre sang Elle est l’éclatement des splendeurs du ciel dont je n’ai su chanter qu’un reflet Elle est le pinceau de lumière qui étale sur le ciel les couleurs de l’arc en ciel Elle est l’amoureux voyage que font tous les rêveurs à la saison du cœur Saison renouvelable à volonté si l’on sait se plonger dans les couleurs du monde

Elle est comme une nostalgie dont je ne saurai jamais me défaire Voilà tout ce que je peux encore dire sur la Beauté Mais je sais que lorsque vous l’aurez approchée et peut-être même touchée Vous ne pourrez plus rien en dire tant elle vous aura incendié.

Mario MERCIER « Les Chants de ta Beauté »  

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Commentaires
M
Merci infiniment,Phil,pour ces si beaux textes qui font du bien à l'Ame et au Coeur,surtout en ces tps si perturbés ,je trouve.Que de douleur l'on ressent devant ces souffrances faîtes aux enfants en ce moment..Où va le monde?De quoi est-il si malade?Oui ,compassion pour ces enfants ,mais compassion aussi pour les personnes capables de tels actes..Nous vivons ds une société d'abondance où le bonheur pourrait exister pour chacun si nous savions gérer cette abondance plutôt que de la transformer en pénurie.Si peu de personnes savent ou tt du moins essaient d'aller vers l'essentiel,alors ils se perdent ds le superflu ds le superficiel en veulent tjs plus jusqu'à se perdre ds ces actes horribles..Qd ttes ces marionnettes qui nous gouvernent ,ts ces financiers ,ts ces gros trusts vont -ils comprendre qu'on est allé trop loin et qu'on continue à y aller en foutant tt en l'air .Quand ?!!!! Jamais!!!! Ils en foutent trop plein les poches sur le dos des pauvres gugusses qui se laissent embrigadr ds cette consommation délirante de choses inutiles en croyant que posséder ttes ces conneries c'est çà le bonheur jusqu'à sombrer ds d'horribles désespoirs.Mais,bon dieu,il faudrait qu'ils se secouent un peu !!!...Merci pour ces beaux textes ...si seulement bcp plus de personnes savaient écouter et regarder la VRAIE beauté et la VRAIE poésie,le monde irait mieux ,peut-être non?
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