Dunia, ode à la liberté chérie

Journaliste et réalisatrice, Jocelyne Saab a réalisé une vingtaine de documentaires diffusés sur les chaînes françaises et européennes, NBC aux Etats-Unis et NHK au Japon. Elle a tourné au Liban, en Egypte, en Iran, au Kurdistan, à l’ex-Sahara espagnol, au Vietnam…Plébiscité par le public, Dunia, son premier long-métrage de fiction a provoqué un véritable séisme politique et médiatique en Egypte, pays qui a récement censuré "les Mille et Une nuits" qui fait pourtant partie de son patrimoine. Le film avait pourtant obtenu le feu vert de la censure et été acheté par la télévision nationale égyptienne.Car Dunia est une oeuvre d'une grande délicatesse, un hymne à la beauté et à la sensualité d'un Orient des Mille et Une Nuits face à l'oppression et au désir mutilé, et un hymne universel à la musique et à la liberté. Dès le premier plan du film, dans les rues du Caire, on est frappé par son esthétique colorée et chaleureuse.Dunia est aussi une variation sur la question du désir et comment il peut se déployer à travers des individualités marquées par une éducation traditionnelle. L’amour et le désir féminin sont traités avec un parti pris de sensibilité et de légèreté qui illustre la puissance érotique du patrimoine littéraire et musical arabe, que certains veulent occulter, niant ainsi une grande part de leurs traditions. La musique, la danse et l'esprit du Soufisme y tiennent une place importante.A la fois classique et audacieux, Dunia renoue aussi fiérement avec la tradition des comédies musicales égyptiennes.