26 novembre 2008
Le projet "Love Différence", utopies et patisserie
«Une utopie n’a pas de lieu, Love difference pastries, comme avant lui le projet de la Città dell’arte n’est pas une utopie car il a un lieu. Dans le passé, les révolutions se fomentaient dans les cafés, nous voulons que les pâtisseries deviennent des lieux de rencontres». Le mandat de Love difference, le mouvement artistique né au sein de la Città dell’arte fondée par l’artiste italien Michelangelo Pistoletto est de participer à la construction d’une politique inter-mediterranéenne.
Les 26 et 27 février dernier, au Musée d’art contemporain de la Spezia, une dizaine de créateurs venus de toute la Méditerranée étaient rassemblés pour un projet aussi politique que sucré. Les artistes se sont métamorphosés en chefs cuisiniers, des chefs artistes pour confectionner ensemble de délicieuses douceurs interméditerranéennes et les déguster.
Le temps d’un après midi, il suffisait de savourer, écouter les récits ontologiques de ces créations culinaires, les rouages des processus artistiques et surtout les recettes libres de copyrights de toutes les gâteaux et sucreries pour apprécier le fait que la nourriture et l’art se marient avec le plus grand naturel. Parler avec douceurs permet de délier les langues et d’apprécier dans sa dimension plus personnelle et intime le rapport de l’artiste avec la création.
Michelangelo Pistoletto refuse de considérer le projet "d’aimer les différences" comme une utopie. Pour la réussite du projet, il a donc conseillé à tous les artistes de trouver un lieu où pouvoir donner un prolongement aux Loves difference pastries. Dans le laboratoire-cuisine, le premier lieu obligé de la création, Pistoletto s’extasiait déjà sur ce rassemblement chromique et humain bigarré. Il était « très émouvant de voir toutes ses couleurs et ses formes…la visuelle était magnifique. Le fait de pouvoir goûter les couleurs était encore plus excitant »…Comment ne pas concorder ?
Dans la cuisine cependant, le premier piège – c’est Filippo Fabbrica le manager du projet Love difference qui le souligne- est de poser trop vite les questions liées à une identité statique; la cuisine est souvent considérée comme un patrimoine ancestral, l’expression de ses racines et de ses traditions. Si "love difference " veut favoriser le dialogue interculturel, rappelle –t-il, il faut en amont « questionner la réalité des plats traditionnels ». En interrogeant les traditions et en leur permettant de se mélanger, la première rencontre de love difference pastries propose de fait la recherche d’une identité la plus ouverte possible.
Source :babelmed.net
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