Une nouvelle Décennie...

      C'est encore la saison des Voeux, j'ai décidé de publier ici  ceux du Directeur de l'Evenementiel du Palais des Festivals de Cannes, le bouillant Bernard Oheix,  programmateur  passioné de Culture et de spectacle(s) vivant(s),  qui sait manier la plume à ses heures  :

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Où étiez-vous en décembre 1999 ?

Combien de spectacles pendant ces 10 dernières années, combien de pleurs devant la tirade enlevée d’un acteur porté par la magie des mots, de joie devant la sensualité d’un geste abouti, la grâce d’un danseur qui trouve l’équilibre impossible d’un instant d’éternité, le mystère profond d’un rire qui s’épanouit, l’interrogation gisant sous les apparences, la force et la beauté, le sublime et l’horrifique…

Et même si Internet devient une scène mondialisée, même si l’écran d’un ordinateur capture les rayons de la réalité, souvenez-vous… show must go on…

Alors, pour les 10 prochaines saisons culturelles, vivez et vibrez à l’infini, défoncez-vous à l’adrénaline d’une alchimie naturelle, gravez vos initiales dans le marbre de la Culture et soyez encore parmi nous pour que le spectacle vivant vive et que les idées de l’homme ne meurent point d’ennui et de désespoir.

ot;>Po ur l’amour du geste parfait ! 

Par Bernard Oheix

Portrait :

 À 58 ans, Bernard Oheix n'en revient pas : « Si un jour on m'avait dit que je serai directeur au Palais des festivals quand j'étais môme au collège de La Bocca, même pas je l'aurais cru. » Voix de fêtard, sourire permanent, ce rockeur dans l'âme compte parmi les fondateurs de la Société d'économie mixte de l'événementiel cannois, la Sémec qui règne sur le Palais des festivals depuis 1992. Dix-sept ans qu'il en est le charismatique directeur de l'événementiel. C'est lui qui signe toute la programmation artistique et culturelle. Une consécration pour ce Cannois d'adoption depuis 1956. « Je suis un Boccassien de Cannes », rectifie ce gamin de Ranchito : « c'était une époque géniale. » Depuis, il n'a plus quitté « le coeur populaire de Cannes », sa chère Bocca.

Sa ville

« Cannes est une des plus belles villes du monde. Elle reste petite, pas opprimante comme Nice. Je l'adore. Cannes, ce n'est pas seulement de riches retraités. Il y a plein de jeunes, de prolos, de gens tout à fait normaux qui vivent, qui travaillent, qui rêvent ici. Culturellement, c'est évident qu'il y a plus à Cannes que dans n'importe quelle autre ville de 70 000 habitants. Ce n'est pas vrai que c'est une ville champagne où tout le monde se la pète. »

Son quartier

« J'habite avenue Francis-Tonner un paradis : une petite maison avec un jardin planté de bananiers et néfliers, à 100 mètres de la plage. J'aime en partir pour voyager mais c'est dans cette maison que je veux mourir. Et La Bocca, c'est un vrai village. Je connais le coiffeur, le boulanger, le vendeur de journaux... C'est vivant, ce sont les travailleurs de Cannes et mes racines. C'est mon enfance, là que je me suis ouvert au monde, que j'ai dragué... Même s'il y a eu beaucoup de constructions ces derniers temps, j'espère que La Bocca restera ce petit village atypique de Gaulois plutôt Astérix. »

Son fief

« Les rochers rouges de La Bocca. C'est la quintessence de toute la ville. C'est mon empire ! Tous les " estrangers " sont côté château d'eau. Et tous ces Cannois qu'on veut pas voir venir chez nous à La Bocca, s'arrêtent au boulevard Leader. Entre les deux, ces rochers enserrent comme deux bras. J'ai éprouvé mon courage en sautant des Rochers rouges. C'est ici que les Boccassiens découvrent la vie. C'est ma plage. On se connaît tous. C'est une grande famille. J'y vais le matin ou en rentrant du boulot. Je reste une heure, le temps de nager de la pointe des Rochers au radeau. Ensuite, je bouquine le journal sur la plage. Petite douche, je rentre chez moi, je suis heureux ! »

Recueilli Par Fred Maurice

 

 

"Ta tâche n'est pas de chercher l'Amour,

mais simplement de chercher et de trouver 
tous les obstacles que tu as construit contre l'Amour."

Rumi (poète soufi)